Enterrement
Marie-Claire dans son numéro de mars évoque ces femmes qui ont tout pour plaire et qui sont célibataires...Je vous laisse découvrir l'article par vous-même, p157, sous trois tonnes de publicités – fashon week oblige, j'imagine.
Pas de grande révélation dans cet article un peu fourre-tout mais il est rassurant de lire et relire chez les autres ce que l'on se dit à soi-même.
Par ailleurs, le hasard a voulu que je tombe sur ce Fragment d'un discours amoureux de Barthes : le mot «adorable». Barthes évoque le désir lié uniquement à ce corps aimé, à cette personne dont on est amoureux, alors qu'on en croise des millions par vie et qu'on en désire des centaines sans doute mais sans sentiment profond. Cette attirance tient-il au corps entier ? À des détails qui nous font chavirer ? L'extrait se termine avec cette idée que le langage imparfait ne peut rien dire de l'amour que l'on ressent, seul lui reste ce mot globalisant et terrassé d'amour : « adorable ».
« Somptueux ». Pour moi, pour mon coup de foudre d'il y a six ans, c'était le mot « somptueux ». Un mot rassemblant dans sa globalité tout ce que cet homme de 25 ans - dans son intensité, sa beauté de trait, sa grandeur physique, sa force psychique, sa voix, ses passions, ses yeux, son romantisme -avait d'éblouissant. Bien sûr, il n'était pas parfait, il fut même cruel d'immaturité, mais ça, le mot « somptueux » l'oublie, l'efface un peu trop vite.Un peu trop facilement. C'était aussi un pauvre type. Mais je n'ai jamais vraiment osé me l'avouer. Je le fais aujourd'hui.
Si je veux revivre l'amour, je dois abandonner ce mot « somptueux », je dois cesser de déifier cet instant, cette félinité de son corps qui m'allait droit au cœur et au souffle. Je dois accepter de l'enterrer, lui et son souvenir, ce mot « somptueux », les petites phrases qui me hantent chaque jour : « j'aimais A**** », etc.
Ce texte est un enterrement, sentimental. Celui du « somptueux » A****.
Et vous, quel souvenir qui vous pèse allez-vous enterrer aujorud'hui ?