Vouloir aimer à nouveau ne veut pas dire forcément se sentir prêt à "refaire" sa vie
Se sent-on jamais prêt ?
Sans doute que non. Même si notre voeu le plus cher est bien de refaire "couple" et amour, les doutes nous assaillent un peu plus à chaque nouvel échec.
Toutes ces tentatives avortées -si elles sont lourdes- ne sont pas preuves d'échec définitif. Elles nous font avancer malgré tout sans doute. Reste à ne pas s'enfermer "dans des systèmes" comme dirait Voltaire, des théories sans nuance. Quand on se bute à un nouvel échec, l'analyse vient vite nous rassurer en se disant que de cette association lui+moi, on peut tirer des enseignements...Mais le danger est grand de se fermer de plus en plus en suivant à l'aveugle ces principes. Les êtres rencontrés ne sont pas que des signes physiques, des signes astrologiques, des métiers, des niveaux culturels, des moyens (ou non) financiers à éviter soigneusement la prochaine fois. Alors sur quels critères se laisser approcher ? Faut-il des critères du reste ? Je suppose que oui, si la personne ne vous plait pas par son allure, sa manière de parler, son manque d'empathie, inutile de se forcer davantage, non ?
L'amour sans risque n'est pas possible
L'article de Pascal Lardellier, dans le Sciences-Humaines spécial N°200, aborde cette idée, notamment par le biais d'une étude sur l'amour et les sites de rencontre (voir _le coeur net_, Editions Belin).
J'aurai prochainement l'occasion - avec l'autorisation de l'auteur - de reproduire ici l'article paru dans Sciences Humaines N°50 et repris dans le numéro spécial 200. J'espère pouvoir aussi lire prochainement _Le coeur net_, qui n'est pas non plus dispo à la bibliothèque de D***.
Les sites de rencontre sur internet nous amènent à une frénésie d'expériences dont on peut, échec après échec, se sentir sonné(e) voire dégouté(e) de tout rapport humain.Sans doute les hommes et les femmes n'ont-ils jamais tant eu l'occasion de confronter leurs différences et leurs domaines d'incompréhension. Et donc -involontairement - de se faire du mal. Sans doute n'avais-je pas soupçonné à ce point le délabrement des valeurs et celui de la langue française, aussi.
A la quête de l'amour, s'ajoute un slalom spirituel et socio-culturel pour trouver ses pairs : des personnes sincères, suffisamment cultivées pour se méfier de leurs propres pensées-clichés et capables de s'exprimer dans une langue de communication commune relativement correcte et précise.
Tous ces échecs apprennent donc à se connaître mieux, à mieux savoir sur quels critères on est prêt à lâcher prise, à baisser la garde et à prendre le risque de tisser une complicité avec l'autre. Mais c'est peut-être mettre encore trop de contrôle dans la quête amoureuse ? Pour autant rien ne dit qu'on tombe forcément amoureux d'une personne qui nous convient. Loin de là.
Réflexion à suivre...