Alon Gratch - _Si les hommes pouvaient parler_

Suite de cette passionnante lecture même si le système qu'elle décrit et certains exemples évoqués sont sexistes.

Nous disions donc que -d'après ce livre -  beaucoup d'hommes se construiraient en opposition à leur féminité qui leur fait peur. Dialogues, émotions sont autant de choses qui font partie de ces hommes mais cela les terrifient parce qu'ils identifient ces compétences comme étant celles des femmes et non des hommes. Victime de ce modèle machiste qui nie une part de leur propre cerveau biologique et de leur émotivité, ils se méfient de la moitié d'eux-mêmes en permanence... Et pour mieux chasser ce spectre qui les tente - qui n'a pas eu envie de compréhension, de vider ses larmes et son sac ? Ces envies sont bien naturelles pour tout être humain quelque soit son sexe - ils s'enferment dans le modèle du "mâle" : rude voire rustre, macho, peu communicatif sur lui-même, hyper -rationnel et dans l'action en permanence.

Or la vie n'est pas sans heurts et pour peu qu'elle leur impose un obstacle sérieux (licenciement, situation de concurrence, divorce) qui remet en cause leur image perso de conquérant qui assure, leur vie vole en éclats. La partie dite "féminine" en eux réclame ses droits : émotions, besoin de dialogues...Mais ils se sentent encore pris au piège car cette partie-là, qui pourrait les aider à affronter le trop plein de stress et la déception...qui pourraient les aider enfin à se faire un peu chouchouter, cette partie-là les émascule selon eux. Résultats : les hommes sont plus sujets aux dépressions soudaines et le taux de suicide masculin est nettement plus élevé.

Les solutions :

a) élever les petits garçons en détruisant devant eux les stéréotypes masculins. Un homme peut pleurer, il peut aimer le rose, etc. Un homme n'a pas à prouver qu'il est un homme, ça se voit pour les femmes hétéros ! Il n'a pas à avoir peur de sa partie émotive, elle lui est nécessaire pour supporter le stress et apprécier les bonheurs de la vie.  Elle lui est utile pour mieux vivre avec autrui. Comment, en effet, savoir comment agir en famille si on n'exerce pas son empathie, si on n'accepte pas de se mettre à la place de l'autre pour mieux le comprendre et mieux l'ai(d)mer ?

b) comprendre que l'indifférence masculine peut être aussi une pudeur extrèmement sensible qui se cache et se camoufle sous un air désabusé et "gros gars".Pour se préserver, certains hommes préfèrent détourner le regard et jouer l'insensible...ou le muet.

c) encourager son frère, son mari, son petit ami à exprimer ses sentiments et à accepter ceux des autres sans qu'il se sente en danger de fondre parce qu'il vous voit en larmes...Et ne pas le traiter immédiatement d'insensible s'il paraît indifférent à votre émotion.