Pensées de juin

Il y a eut une perte de temps dans mon espace ou bien j'ai dormi plus longtemps que prévu.

Merci à tous de vos nombreux témoignages et commentaires. Tout cela nourrit ce blog, le rend au moins habité. Me/nous tiennent compagnie. 

Mon roman sur un amour réaliste hiberne un peu... Comme une gestation. Ces deux personnages trop tirés du réel se débattent et (me) donnent du fil à retordre. A retordre à mes stéréotypes, mes préjugés sur les hommes et sur l'amour. Mes limites, et les limites de mes goûts trop précis. Sur mon in-croyance en l'amour vrai. 

Le fait d'avoir vécu un coup de foudre dont je me remets lentement, bientôt 10 ans après, ne rend pas les choses faciles. Voilà, mon homme idéal, je le connais. Mais seul problème, il n'est jamais tombé amoureux de moi. C'est un peu comme contempler l'Himalaya, atteindre son sommet et rester à jamais nostalgique car il n'y a rien de plus haut à escalader sur cette planète...

Comment ensuite se contenter des Alpes ? Voire d'une colline (lol). 

Il faut dire qu'il faut bien être résistant dans cette société amouro-sceptique.

Entre les collègues qui déblatèrent sur leurs maris, les rustres qui essayent de communiquer (mais sans doute sont tout autant inadaptés au chant de la séduction que nous autres...Alors pour dépasser leur timidité, ils prennent leur élan ou se bourrent un peu la gueule avant de vous contacter ...Et deviennent brutaux.)

Je suis frappée de la belle logique et la cohérence des histoires de romans et de films qu'on ose nous présenter encore aujourd'hui. Ma mère me raconte aussi une époque où un homme décidait de s'intéresser à une femme...de la courtiser, de l'inviter, lui parler. Aujourd'hui, beaucoup d'hommes (et femmes) zappent ? Ils/elles courtisent 10 femmes/hommes en même temps , histoire de voir...Et finissent par vous oublier. 

Peut-être faudrait-il que le réel vienne me cupidoniser , l'air de dire "ma belle, tes théories socio c'est bien gentil mais regarde, je suis là, je suis avec mon arc et mes flêches...Et c'est MOI qui décide." -Et alors que j'écris ses lignes, un klaxonne de mariage retentit. Clin d'oeil du réel. Ca arrive au moins à d'autres. - 

Dernière lecture : _les nouvelles solitudes_ de Marie France Hirigoyen. Edition de la découverte. 

Hirigoyen passe en revue, études à la clé, les différentes causes et stratégies trouver par les individus pour aménager leur célibat volontaire. 

Elle rappelle aussi les conditions de la crise de l'homme moderne. 

Si vous doutiez des bienfaits de la solitude pour se retrouver et se reconstruire/ s'accomplir enfin, ce livre est un bon début. Mais on a beau aimer ce temps du "connais-toi toi-même" et y découvrir des richesses perso qu'o n'avait jamais soupçonnées, quand on a un coeur qui bat pour aimer et être aimé(e), l'accomplissement personnel ne suffit pas à remplacer le besoin d'un amour partagé. 

Reste donc à espérer et à attendre. A se tendre, à d'autres, en espérant que...

Pasini, Gratch, Hirigoyen, et tant de psychologues expliquent la fracture sexuelle actuelle , la crise de l'homme et l'accomplissement individuelle de la femme moderne...D'autres oscultent les conséquences des nouvelles technologies sur nos rencontres... mais bien peu osent évoquer les pistes d'une rencontre (re)devenue possible.

Puiqu'il est hors de question et rétrograde de demander aux femmes d'abandonner les libertés âpremement conquises, comment les hommes en crise pourraient-ils parvenir à dépasser leur appréhension de la femme moderne ?

Quelle éducation doit-on donner à nos garçons pour qu'ils ne répètent pas les impasses des stéréotypes masculins d'aujourd'hui et d'hier ?

Comment les femmes modernes et romantiques peuvent-elles agir pour paraître moins inacessibles sans pour autant remettre en question leurs libertés individuelles ? 

La crise de l'amour est-il en lien avec la crise de la société ultra-libérale et de la société de consommation ? Comment les dépasser, si oui ? 

Quelles oeuvres de culture populaire pourraient être produites pour toucher ces mêmes hommes qui n'attendent que des relations "simples", "sans prise de tête", et qui n'aspirent à aucun effort ( "je veux qu'on m'aime comme je suis"...) ? 

Quelles manifestations recréant du lien pourraient être mises en place ? (un équivalent de la rencontre amoureuse du baloche d'antan...) 

Des cours de séduction à la Dr CAC, pour garçons et filles, diffusés en prime time, 5 minutes par jour ? 

Le champ des possibles n'a de limites que notre imagination...