Deux manières d'aimer, deux manières de désirer

Quand je parlais "du cœur de l'homme", je parlais réellement de deux manières différentes de tomber amoureux et de s'en rendre compte. De deux rythmes et de deux temporalités génériques différentes entre la plupart des hommes et la plupart des femmes...

Il y a à peu près la même différence sur le plan érotique. Pendant de nombreux siècles, beaucoup d' hommes ont "en gros" violés leurs femmes sans le vouloir : ils désiraient et bandaient en 3 minutes... Et ils croyaient que la biologie féminine était identique. Mais même si elle est intéressée, la femme a besoin d'au moins dix à 20 minutes pour être aussi excitée que son homme et ainsi voir sa paroie interne lubrifiée...L'acquis des préliminaires montre qu'on a pris en compte la différence homme/femme -enfin pas chez tout le monde, y'a encore du boulot - et les amants raffinés et attentifs ont su donner du sens et du plaisir au fond à ces 20 minutes d'attente dont la plupart n'ont pas besoin biologiquement.

On en a pris conscience sur le plan sexuel mais pas sur le plan amoureux. Livres et films confondus, trop peu d'oeuvres traitent de ces deux temps différents. _Mme Bovary_ de Flaubert tourne juste en ridicule les envies romantiques d'une femme mariée qui s'ennuie en ménage et l'auteur en fait la proie d'un séducteur qui s'en amuse tout en disséquant les phases par lesquelles passe la malheureuse. Mais pas d'héritage culturel qui nous parle de manière explicite et subtile de cette différence psychologique homme/femme face à l'amour qui approche.

C'est comme si les histoires d'amour étaient forcément racontées sous un angle féminin, même quand c'est un homme qui s'y colle, à cause des schémas d'écriture imposés par les collections romantiques. Et les films érotiques ou porno, forcément filmés sous un angle masculin. Quand je vois une scène de sexe au cinéma, j'aurais très souvent envie de prendre la caméra et de montrer la scène sous un autre angle, avec plus de sensualité, des gros plans doux ou magnifiant le corps, les caresses, les mains, plus de lenteurs et de sons. Alors qu'on ne voit que par l'œil - la fameuse fonction scopique si importante chez l'homme - de l'image très souvent sans son, sans râles (rappelez-vous messieurs, les femmes ont des oreilles !) souvent lointaines ou au contraire en gros plan gynéco qui découpe les corps, oublie le tout et la danse des deux âmes qui se donnent.
S'il existe une telle différence de vivre et d'aimer suivre une scène de sexe, il y en a sans doute autant dans la manière d'aimer entre homme et femme !

Messieurs, à vos romans d'amour !
Mesdames, à vos films X !

A noter qu'on nous rabat les oreilles dans les médias sur les différences entre homme et femme d'un point de vue psychologiques mais aussi sur le plan cérébral. Si la première est sans doute étayée par l'observation, la seconde est totalement désavouée par des spécialistes français tels que le Dr Sédel et le Pr Lyon-Caen. Dans _le cerveau pour les Nuls_ (éditions first), ceux -ci précisent qu'aucune étude sérieuse et faisant l'unanimité n'a pu démontrer "que le cerveau des femmes est différent de celui des hommes".