La crise de la séduction

On aurait pu penser qu'après 6000 ans de littérature écrite et un peu plus de 100 ans de cinéma, quelque chose serait passé dans l'inconscient collectif ayant trait à l'art de se séduire ou de se présenter comme sujet de séduction ou à séduire. Vision un peu naïve, je vous l'accorde, et pourtant on a parfois l'impression qu'àprès les acquis de la courtoisie du Moyen-Age, la reconnaissance de la Femme dans la société, on aurait pu espérer que la séduction, le glamour et le romantisme tiennent un peu mieux la distance face aux changements modernes qui perturbent tant nos jeunes et nos mâles (pardon si je généralise).

Tant d'exemples à tirer de livres, de films, du beau costard du présentateur TV (bien sûr, il a les moyens, lui..mais vous avez vu comme le costar disparaît à vitesse grand V ? Et après "ils" veulent qu'on soit "féminine" ! )

Comment se fait-il que dans un monde où règne tant le dictact de l'apparence, si peu d'hommes et de femmes aient de la distinction ? Pour soi et pour être soi face aux autres ? Pose relâchée, bouche ouverte en permanence, épaules rentrées et dos voûté, machouillons voluptueusement malaxé en ouvrant largement la bouche jusqu'à la glotte, voix hyper-soufflée à la paysanne d'antan ou à la caïd selon les cas et en même temps, aucun effort d'articulation ? Sans parler d'une allure calquée sur des restes d'Aldo Macione dans ses pires films de dragueur ridicule.

Dignité ? Où es-tu ?

Mes repères sont ceux d'une classe bourgeoise ? Peut-être mais pour autant j'avais l'impression que le cinéma, la littérature, la télé -sauf dans Secret story bien sûr mais justement on se moque dans ces trucs à divertir mal des manques d'hygiène, de dignité, de savoir vivre et de culture des candidats, comme quoi nous avons bien un socle commun de comportements à privilégier !  - les institutions avaient pris cette doxa bourgeoise pour en faire un étalon social des comportements "normaux".

En ces temps troublés, comme le rappellait déjà Sollers en 1996, tout est à dire et à redire y compris les choses évidentes et simples.

Patience donc...